Un album où originalité rime avec qualité et efficacité...
Cela fait quelque temps que la Russie est devenu un pays très productif en matière de Métal, et de nombreuses formations voient le jour ces dernières années, officiant bien souvent dans les styles les plus variés que ce soit du Métal Moderne au Black Dépressif.
Fondé aux alentours de 2006 à Saint-Petersburg, Dorgmooth nous sort son premier opus "Ьезна" en 2009, album qui démontrait déjà une large maîtrise et un style assez original, ainsi que "Наследие" cette année 2012, disponible en version bi-linguistique, c'est à dire en russe et en anglais. Mais aucun intérêt d'aller écouter un album en anglais, alors que celui-ci est disponible dans la langue du groupe, chose qui à tendance à trop disparaître ces derniers temps, l'anglais étant devenue LA langue.
Tout les amateurs de ce que l'on pourrait appeler "authenticité" apprécierons à coup sur la version russe, et je la conseille avant tout.
Comme avait pu le présenter "Ьезна", Dorgmooth avait décidé d'innover en jouant un Death Métal violent et puissant, mais aussi très mélodique, symphonique et sombre, chose que le groupe suivra pour son nouvel album, avec encore plus de maîtrise et de technique.
L'album s'ouvre sur "Мастер теней", intro longue de presque trois minutes, mais plutôt originale, mélangeant samples d'horreur, puis musique symphonique et épique dans l'idée "soundtrack", accompagnée de chœurs, orgue et bien d'autres, et laisse place au violent "Несущий смерть", qui démontre dès le début que la double-pédale et les riffs frénétiques, à la fois mélodiques et bourrins sont des choses maîtrisées.
Appréciant les samples, voilà que "Наследие" débute sur de l'orage et de la pluie, puis arrivent les riffs de guitares déchainés et ultra-mélodiques, accompagnés de claviers cristallins, et un chant guttural mais suivant parfaitement bien les mélodies, et un passage parlé très sombre. Quand aux samples symphoniques, certes pas toujours présents, le peu qu'ils le sont rendent la musique on ne peut plus épique et entraînante.
Tout en suivant une chronologie des titres, c'est un pause musicale on ne peut plus sublime que "Осколок души", interlude symphonique qui ouvre la voie à "Собиратели жизни". On peut dire que les orchestrations ajoutées ici suivent finalement un peu la mode lancée par Eternal Tears Of Sorrow ou Wintersun, et que de nombreux groupes suivirent et arrangèrent à leur sauce comme Fleshgod Apocalypse, Zonaria, et plus récemment Enthring, mais celles-ci ne sont pas trop pompeuses ni trop lisses et donc rajoutent une touche bien agréable à la musique, déjà chargée et mélodies épiques, rien que par le biais des riffs de guitares.
Sans contexte le meilleur titre de l'album, "Мёртвые птицы"est à la fois mélodique, entraînant et profond, rien que les riffs de guitares entrelacés arrivants en fondu au début de la chanson accompagnés d'un piano digne des plus grands Amorphis montrent de suite l'univers du titre: une mélodie presque mélancolique mais réellement belle, alternée entre des passages plus rapides mais pas tant violents que ça, et malgré le chant death, le titre est construit tout en harmonie et en finesse, pour un rendu on ne peut plus excellent...
Puis l'album se clôt sur un voyage long de 7 minutes à travers les âges, digne d'un film d'héroic fantasy, à la frontière entre du folk et du soundtrack, certes qui risque de ne pas être apprécié par tous, mais absolument envoûtant et se terminant sur, on s'en serait douté, des samples, ici d’océan et d'oiseaux. Rien de plus beau que ce titre pour clore un tel album...
Dorgmooth est un de ces rares groupes qui arrivent à rendre du Death Métal aussi magnifique, on peut dire que le combo a signé ici un véritable chef d’œuvre (peut-être un peu trop court), car en plus d'être maîtrisé et technique, le son que nous offre le combo russe est on ne peut plus original et agréable à l'écoute, ce n'est pas tout les jours que l'ont peut écouter des albums comme "Наследие".
Béon. 19/20
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