vendredi 10 mai 2013

Vermin.d : III

Bienvenue dans une spirale encore plus détraquée et lugubre que la précédente... 


De retour depuis son dernier album en date "Sar Suma", le one-man band allemand Vermin.d nous offre une toute nouvelle démo réalisée en format cassette sous le label "Qliphot Records".

Trois titres. Tout juste 11 minutes. Et pourtant, ce court instant nous plonge dans une spirale infernale de démence et d'horreur. Car comme à son habitude, le projet aux thématiques satanistes et lugubres apporte un Dark Ambient torturé et tourmenté jusqu'à nos oreilles, au son bien raw et crachant, à la frontière du Dark Noise...

Mais la touche d'originalité qui aura toujours permit a Vermin.d de se démarquer des autres combos est ce chant étrange, sombre et dérangeant, faisant soit penser à des incantations maléfiques d'outre-tombe soit à des paroles de messe noire, comme le fait un peu le one-man band iraquien Amelnakru. Mais de toute manière, le premier titre qui est probablement le meilleur, "Introitus" ne nous laisse pas indifférent tellement l'ambiance créée ici  est prenante et oppressante...

Puis vient le tour de "Snakespine", moins violente, plus aérienne, elle nous fait entrer dans cette étrange atmosphère de rituels de pleine lune, avec ces synthés plutôt très agréables et ce chant planant en fond, accompagné de longs échos, tel une longue clameur dans la nuit... 

Enfin arrive le dernier titre, l'outro, "In Der Sandsuhr Erstickt", violent, encore plus dérangeant que ce que l'on avait pu entendre jusqu'à maintenant... une voix lugubre accompagnée de murmures grinçants semblant arriver de partout, avec en fond des bruits de cloches annonçant comme un mauvais présage, ce titre d'à peine 1:40 est largement suffisant pour nous mettre en transe...

Finalement, malgré la très courte durée de cette nouvelle démo, on sent bien que le one-man band y a mis toute sa bile sombre, car cette musique très dérangeante nous atteins au plus profond de nous-même et nous mets sans dessus-dessous, et on est autant épuisé à la fin de celle-ci qu'après un concert de DSBM.
Vermin.d est donc un projet empli d'atouts et qui n'a pas fini de nous surprendre aussi cette nouvelle démo est une occasion à ne pas rater pour les amateurs de ce type d'ambiences lugubres, d'autant plus qu'aucun nouveau pressage ne sera refait!! 

Béon. 16/20 

vendredi 18 janvier 2013

Silence Of The Old Man - Carencia de Ausencia

La nouvelle révélation Black Métal/Shoegaze Chilienne...


Avec deux versions de pochettes, une dans des tons clairs et mélancoliques, une autre plus sombre, sept titres au compteur pour presque 40 minutes de musique, on peut dire que Silence Of The Old Man, one-man band originaire du Chili fait fort pour son premier Ep "Carencia de Ausencia", paru en 2010 sous le label "CNA Records" puis réédité en 2011 avec le gros label Chinois "Pest Productions".

S'ouvrant avec une intro courte, où arrive des paroles dans la langue d'origine du one-man band, très sombres et sèches, pour laisser place à "Cicatriz De Olvido" qui débute très brutalement avec un mur de guitares shoegaze fort appréciables, accompagnés d'une batterie puissante et d'un chant auto-tuné déchiré, empli de désespoir...
Les huit minutes qui composent se premier titre s'effaceront en moins de deux, et c'est en gardant les mélodies mélancoliques et poignantes en tête de cette chanson que commence la troisième "El Silencio De Los Lamentos"...

Une guitare acoustique très agréable, une batterie résonnante puis de nouveau ces guitares si belles et envoûtantes, tout est là pour nous fournir le plus traditionnel des Post-Blackgaze, mais pourtant derrière ces influences venues de combos tels Hypomanie, Cold Body Radiation ou encore Lantlôs et Dopamine, Silence Of The Old Man se forge son propre style, tout en restant donc dans la digne lignée des groupes cités ci-dessus. 

Alternant les passages très brutaux où la double-pédale ne nous ménage pas et les passages très atmosphériques, mélancoliques et mélodiques, l'Ep s'enfile de chansons en chansons, en passant par des titres violents ou encore un titre faisant office d'interlude, "Colapso", très lugubre, avec un piano sombre et des nappes de synthés étranges.

Puis vient malheureusement le dernier titre, l'outro, après un "Ausencia" plutôt mouvementé, qui nous plonge pour finir dans une ambiance digne d'un opus de Dark Ambient, à la fois étouffante et fraîche  comme si l'on se baladait le long d'un lac Chilien une chaude soirée d'été, observant les étoiles...

Original et en même temps très simple, restant dans les traditions de tout bon opus de Black Shoegaze, tantôt brutal tantôt mélancolique, on peut dire que ce premier opus ne présage que du bon pour la suite, on ne peut donc que trépigner d'impatience en attendant le nouvel opus prévu pour l'année 2013... une sacrée révélation de l'année 2011!!

Béon. 18/20




Der Misanthrope - Elitisme Misanthropique

Un mariage entre DSBM et Raw Black trop... banal


La scène Black Métal canadienne est connue pour s'être bien fleurie ses dernières années, avec des combos officiants tous dans des styles variés, et pour certains ayant réussis à se frayer un sacré chemin sur la scène internationale. Ainsi je me pencherais sur un côté peu remarqué de la scène Black, le côté Trve, Raw et underground. Les trois, lorsqu'ils sont réunis, ne font parfois pas bon ménage, alors imaginez qu'on y rajoute par dessus des influences DSBM pompeuses... On obtient donc Der Misanthrope, venu tout droit du Québec, et sortant sa seconde démo fin 2010 sous le label "Depressive Illusions Records" au format cassette.

S'ouvre ainsi "Dégénérescence" avec son intro de guitare crachante et son chant déchiré, tortueux et profond, et quand arrive la batterie beaucoup trop mise en avant et horriblement répétitive, on se rends compte à quel point le titre paraît linéaire et déjà entendu mille fois...
S'ensuit alors les autres titres, tous plus simples et banals, sans réelles mélodies accrochantes, avec toujours le même rythme de batterie qui à force siphonne l'esprit.

Pourtant, c'est en grand supporter de l'underground et de Raw Black que je parles, mais rien n'y fait, le seul titre à peu près potable de cet album est surement "Introspection (Hargne et Détachement)", où le chant varie quelque peu, passant à des hurlements plaintifs à un chant  plus sombre, ainsi que des riffs plus "mélodiques" sans non plus casser des briques.

Finalement les cinq titres se sont essoufflés très rapidement, et laissent derrière eux un grand vide, car cette démo est en réalité un très médiocre condensé de ce que l'on peut trouver de pire dans l'univers du DSBM, et le peu de potentiel que l'ont peut y trouver n'est vraiment pas exploité, quand au mixage, lui aussi très moyen, en plus de donner une impression de bâclé, celui-ci ne permet pas une écoute agréable. On aurait pu donc espérer bien mieux pour le futur, mais c'est avec regret que je note les derniers opus tout aussi mauvais que celui-ci, vides d'interêt...

Béon. 09/20.