vendredi 23 mars 2012

Adabroc : Dreamlands

Un unique titre qui en dit long sur la capacité de l'artiste... 


On peut dire que ces derniers temps, l'idée de "one-man band" est très en vogue,car, il faut le dire, la chose la plus dure actuellement dans un groupe, c'est de rester ensemble. 
Alors, lorsqu'on est tout seul, il n'y a pas de problèmes, sauf peut-être pour les concerts. Mais l’inconvénient, c'est que réaliser seul un travail normalement fait à plusieurs, c'est assez conséquent et dur, et dans certains cas, c'est la qualité de la musique qui trinque et celle-ci n'est donc pas forcément au rendez-vous. 

Mais Adabroc (au départ, le nom du groupe vient du nom d'un petit village sur l’île de Lewis sur les cotes de l'Ecosse, ville d'où est originaire Donald) est LE groupe qui prouve le contraire. Car Donald son fondateur (ayant déjà deux projets solos sur les bras, Ever et Behind The Black Sky), présente bien plus d'inventivité qu'on ne pouvait l'imaginer, et sa première démo pour Adabroc, "Dreamlands", n'est qu'un simple début à ce qui risque fort d’être une carrière très fructueuse... 

Il n'y a qu'un seul titre, long de dix bonnes minutes. Cela peut paraître dérisoire, soit long pour les adeptes de Grind, soit trop peu pour les amateurs de Doom, ce sont donc de nombreuses questions qui trottent dans la tête.
Adabroc, Donald et Dreamlands, telle est la question... 

Mais de toute manière, rien que le titre de la démo ne peut présager que de bonnes choses tout en nous indiquant ce à quoi nous allons avoir à faire: le pays des rêves, ou plutôt des cauchemars démoniaques car c'est parti pour 10 minutes de tourmente... 

D'entrée, le titre offre des guitares extrèmements mélodiques, nous avons là un vrai déhanchement de riffs bien accordés apportant ainsi une belle harmonie dans la musique. Puis des blasts-beats lourds et agressifs ravivant l'atmosphère ambiancée en apportant plus de poigne et de violence au son, accompagnés de mid-tempos efficaces et une double pédale très variable, présentant un Black Métal Atmosphérique influencé par le Death ou encore le Métal Progressif. 

Et c'est seulement au bout de 2 minutes qu'arrive le chant... et là, c'est la vraie détonation. A proprement parler, celui-ci est un chant black. Mais c'est plus que ça; il est fait d'une telle façon qu'il déroute, déstabilise et perturbe, se plaçant entre le chant ultra-agressif et old-school des légendes du black et celui plus moderne deDimmu Borgir, même s'il est vrai que la ressemblance est assez faible. Parfois auto-tuné et synthétique, il est à la frontière d'un Death Métal étrange et reste toutefois aussi dérangé et très profond afin de rester plus flou, même si les paroles sont très compréhensibles et que certains hurlements se font en crescendo, comme venant des abîmes de cet océan présent sur la pochette. 

Et voilà que Mr.Alastair offre aussi d'excellents riffs de basse puissamment vibrants et saccadés ainsi qu'un synthétiseur apportant des bruitages discrets et des légères touches "cyber" rajoutant plus de poigne et des rythmes plus ponctués afin de présenter un Métal plus ambiancé pour "Dreamlands". 


Je tire donc un très bon bilan de ce premier jet pour Adabroc, même si l'artiste en question a déjà pu présenter ses idées musicales avec Ever (on arrive même à se demander si "Dreamlands" n'est pas une espèce de continuité du premier Ep d'Ever justement, "Flesh", qui, avec ces dix minutes lui aussi présentait les mêmes types d'ambiances et d'idées) et Behind The Black Sky formés en 2006 qui offraient le même genre de Black Atmosphérique, un mélange d'ambiances et de styles qui se retrouve très agréable, et même si certaines mélodies peuvent paraître un peu répétitives sur la longueur. "Dreamlands" reste très plaisant à écouter et réécouter, voici donc un unique titre de 10 minutes qui en dit long sur les capacités et le potentiel du Britannique, choses qu'il va vraiment exploiter et mettre à profit au fil du temps et dans ces futures productions. 


Béon. 16/20

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