Un départ qui laisse un groupe démuni et qui se fait largement regretter...
Le Death Mélodique est bien connu pour être un des styles dérivé du Death Métal le plus populaire et très en vogue en ce début de 21ème siècle. Mais en plus de cela, la plupart des jeunes et fraiches formations se disent fair du mélodeath, alors qu’ils nous balancent du Métalcore de base, c’est à dire un chant "death" à peine growlé et un chant clair mielleux et agaçant, omniprésent sur tout les titres d’un album souvent long de 40 voire 35 minutes à tout casser. Mais là, je me pencherais sur ce qui est une de mes principales déceptions de ce début2012 en matière de Death Mélodique donc : "Lizard Dusk", de Tracedawn. Alors certes, nous avons récemment eu affaire avec certains danois qui nous avaient pondus un "Tides" tout juste bon niveau Métalcore, mais ici, c'est autre chose.
Tracedawn nous avait habitué à bien mieux jusqu'alors: fondé en 2005 avec un premier jet éponyme en 2008 qui avait ébloui par l'assurance de ces jeunes au fort potentiel, s'ensuivait ensuite "Ego Anthem" un an après qui malgré certains défauts, restait accrocheur et avait réussi à combler certaines attentes.
Mais voilà qu'un changement de line-up s'opére dans le courant 2011: le départ du vocaliste Antti Lappalainen et l'arrivée de Niko Kalliojärvi au sein du groupe, connu pour avoir déjà chanté au sein de Amoral. Or ce départ est bel est bien la ruine des Finlandais et cette arrivée en est la confirmation même. Car au fur et à mesure du temps, le combo avait commencé une ascension certaine qui les classait haut la main au niveau de quelques Insomnium,Omnium Gatherum ou encore Norther, en prenant l'exemple de la patrie. Et cette gloire qui avait commencé à enivrer le groupe comme on l'a vu avec "Ego Anthem" a fini, après ce changement de line-up, par forcerTracedawn à rendre leur musique encore plus accessible et... bâclée.
Mais avant de passer de suite à la musique, je vais me permettre de faire le point sur un des seuls points positifs de cet album: déjà, l'artwork ainsi que le booklet qui sont un véritable plaisir pour les yeux, avec toujours cette éternelle sphère (rappelez-vous la pochette de "Tracedawn"), ainsi que des thèmes et des paroles assez originaux et une production parfaite.
Mais cet art là est une chose, la musique est une autre...
Déjà, même si on avait pu retrouver des souches Power Métal dans les précédents albums, ici, ce ne sont plus des souches, tandis que l'envie d'accessibilité de la musique est plus forte que toujours. Car on retrouve toujours cet éternel schéma chant clair/death établi entre deux chanteurs (ça rappelle un peu Scar Symmetry ça, groupe ayant quelque peu coulé après le départ de Christian Alvestam, le chanteur), mais c'est un chant clair à la PowerMétal que nous avons là, or ici le mélange death/power est assez saugrenu.
Du coup, c'est un chant death violent (surtout dans "The Crawl") et structuré qui se voit servi, aux intonations proche de celui de Tommyboy de MyGrain, malgré certains passages un peu trop rapides où il se voit un peu moins maîtrisé et tenu (dans le début de "Arabian Nights" surtout). De ce fait, lorsque le chant clair arrive, c'est le vrai effondrement d'ambiances, des refrains qui se sentent une demi-heure avant, des essais de montée dans les aigus qui se brisent lamentablement, et même un peu mélangé avec le growl, il n'arrive pas à convaincre et casse bien évidemment tout ce qui avait été installé. Ca n'arrive pas à reprendre le dessus, ce qui fait qu'on se lasse très vite de ce chant clair, alors qu'on arrive à sentir une certaine recherche tout de même dans les mélodies, mais le résultat n'est que trop pauvre.
Nous avons même aussi droit à de ridicules choeurs dans "Thanks for Asking, I'm Just Obssessed" ou "Taught My Eyes to Lie" qui n'ont visiblement rien à faire là, car ils sont soit fait Power Symphonique soit limite Viking, ce qui fait un beau contraste avec ce que souhaite faire passer le groupe.
Le groupe se dit aussi jouer du Death Mélodique Moderne, et pour le coup, c'est véridique: on ne vas surement pas aller reprocher à Tracedawn les éléments électroniques, pour le coup, nous sommes servis! De plus, nous avons eu la preuve avec le dernier Marionette: un peu, c'est agréable, mais trop, non; encore, les Suisses deSybreed maîtrisent largement cet effet, mais chez Tracedawn, c'en est à la limite du ridicule, comme dans la chanson "Breed Insane" ou "Machine", car, au lieu de rajouter un meilleur tempo ou des effets hybrides permettant de faire mieux "couler" la musique, ces éléments l'alourdissent, complètement à coté des mélodies des riffs, et bien évidemment, ils couvrent la majorité de la musique.
En outre, l'instrumentation reste toujours aussi maîtrisée puisque nous avons encore droit à ces fameux riffs efficaces, lancinants et mélodiques ainsi que cette batterie percutante mais malheureusement souvent gâchée par les ajouts électroniques.
L'autre instrument qui se voit rattraper le coup dans "Lizard Dusk" c'est bien les claviers, qui arrivent tant bien que mal à réguler les ambiances fragiles de ce mélodeath de basse facture, avec soit des éléments symphoniques grandiloquents façon Mechina (uniquement dans "You're Fired!" qui se voit finalement être le meilleur et unique titre de cet album, car le chant death se voit ultra efficace, renforcé par ces symphonies entraînantes ainsi que ces blasts ravageurs, et surtout, surtout, sans chant clair!) soit version jazzy/musique de pubs dans "Nothing and Nowhere", une idée originale mais qui ne tient pas la route une fois de plus de par ce chant clair trop monotone. Pour finir, ces claviers se fondent un peu trop dans le reste des titres, pas assez mis en avant comme c'était avec les précédents albums, même si c'était un peu pompeux dans l'idée sur ceux de Children Of Bodom voire Kalmah, et c'est bien dommage.
Alors, bien évidemment, les amateurs de mélodeath stéréotypé vont aimer, mais qu'un groupe aussi prometteur que Tracedawn en arrive là, c'est bien décevant, et malgré le départ du chanteur, on le sait, les Finlandais aurait pu faire beaucoup mieux.
Donc pour résumer tout ça, un chant clair qui n'arrive même pas à faire dresser l'échine, un chant death assez efficace mais pas vraiment convaincant, des éléments hybrides dans l'ensemble très agaçants, on peut dire que ce sont les trois points à vraiment retravailler pour Tracedawn car pour ce qui au niveau instrumentation, ça peut encore aller même si ce n'est pas exceptionnel.
Bilan: "Lizard Dusk" n'apporte rien de nouveau, rien tout court à vrai dire, aucune mélodie mémorable comme arrive à le faire Soilwork, juste 9 titres dont on a rapidement fait le tour, un Cd qui se fera vite oublier sauf peut être se réécouter "You're Fired!" ou peut être "Taught My Eyes to Lie" (ce dernier ayant un refrain tout juste entraînant) lorsqu'on s'ennuie vraiment, on peut attendre beaucoup plus pour la suite, car même si le groupe a essayé de chercher de l'originalité, il faut l'avouer, la maîtrise n'a vraiment pas été au rendez-vous.
Béon. 8/20
Tracedawn nous avait habitué à bien mieux jusqu'alors: fondé en 2005 avec un premier jet éponyme en 2008 qui avait ébloui par l'assurance de ces jeunes au fort potentiel, s'ensuivait ensuite "Ego Anthem" un an après qui malgré certains défauts, restait accrocheur et avait réussi à combler certaines attentes.
Mais voilà qu'un changement de line-up s'opére dans le courant 2011: le départ du vocaliste Antti Lappalainen et l'arrivée de Niko Kalliojärvi au sein du groupe, connu pour avoir déjà chanté au sein de Amoral. Or ce départ est bel est bien la ruine des Finlandais et cette arrivée en est la confirmation même. Car au fur et à mesure du temps, le combo avait commencé une ascension certaine qui les classait haut la main au niveau de quelques Insomnium,Omnium Gatherum ou encore Norther, en prenant l'exemple de la patrie. Et cette gloire qui avait commencé à enivrer le groupe comme on l'a vu avec "Ego Anthem" a fini, après ce changement de line-up, par forcerTracedawn à rendre leur musique encore plus accessible et... bâclée.
Mais avant de passer de suite à la musique, je vais me permettre de faire le point sur un des seuls points positifs de cet album: déjà, l'artwork ainsi que le booklet qui sont un véritable plaisir pour les yeux, avec toujours cette éternelle sphère (rappelez-vous la pochette de "Tracedawn"), ainsi que des thèmes et des paroles assez originaux et une production parfaite.
Mais cet art là est une chose, la musique est une autre...
Déjà, même si on avait pu retrouver des souches Power Métal dans les précédents albums, ici, ce ne sont plus des souches, tandis que l'envie d'accessibilité de la musique est plus forte que toujours. Car on retrouve toujours cet éternel schéma chant clair/death établi entre deux chanteurs (ça rappelle un peu Scar Symmetry ça, groupe ayant quelque peu coulé après le départ de Christian Alvestam, le chanteur), mais c'est un chant clair à la PowerMétal que nous avons là, or ici le mélange death/power est assez saugrenu.
Du coup, c'est un chant death violent (surtout dans "The Crawl") et structuré qui se voit servi, aux intonations proche de celui de Tommyboy de MyGrain, malgré certains passages un peu trop rapides où il se voit un peu moins maîtrisé et tenu (dans le début de "Arabian Nights" surtout). De ce fait, lorsque le chant clair arrive, c'est le vrai effondrement d'ambiances, des refrains qui se sentent une demi-heure avant, des essais de montée dans les aigus qui se brisent lamentablement, et même un peu mélangé avec le growl, il n'arrive pas à convaincre et casse bien évidemment tout ce qui avait été installé. Ca n'arrive pas à reprendre le dessus, ce qui fait qu'on se lasse très vite de ce chant clair, alors qu'on arrive à sentir une certaine recherche tout de même dans les mélodies, mais le résultat n'est que trop pauvre.
Nous avons même aussi droit à de ridicules choeurs dans "Thanks for Asking, I'm Just Obssessed" ou "Taught My Eyes to Lie" qui n'ont visiblement rien à faire là, car ils sont soit fait Power Symphonique soit limite Viking, ce qui fait un beau contraste avec ce que souhaite faire passer le groupe.
Le groupe se dit aussi jouer du Death Mélodique Moderne, et pour le coup, c'est véridique: on ne vas surement pas aller reprocher à Tracedawn les éléments électroniques, pour le coup, nous sommes servis! De plus, nous avons eu la preuve avec le dernier Marionette: un peu, c'est agréable, mais trop, non; encore, les Suisses deSybreed maîtrisent largement cet effet, mais chez Tracedawn, c'en est à la limite du ridicule, comme dans la chanson "Breed Insane" ou "Machine", car, au lieu de rajouter un meilleur tempo ou des effets hybrides permettant de faire mieux "couler" la musique, ces éléments l'alourdissent, complètement à coté des mélodies des riffs, et bien évidemment, ils couvrent la majorité de la musique.
En outre, l'instrumentation reste toujours aussi maîtrisée puisque nous avons encore droit à ces fameux riffs efficaces, lancinants et mélodiques ainsi que cette batterie percutante mais malheureusement souvent gâchée par les ajouts électroniques.
L'autre instrument qui se voit rattraper le coup dans "Lizard Dusk" c'est bien les claviers, qui arrivent tant bien que mal à réguler les ambiances fragiles de ce mélodeath de basse facture, avec soit des éléments symphoniques grandiloquents façon Mechina (uniquement dans "You're Fired!" qui se voit finalement être le meilleur et unique titre de cet album, car le chant death se voit ultra efficace, renforcé par ces symphonies entraînantes ainsi que ces blasts ravageurs, et surtout, surtout, sans chant clair!) soit version jazzy/musique de pubs dans "Nothing and Nowhere", une idée originale mais qui ne tient pas la route une fois de plus de par ce chant clair trop monotone. Pour finir, ces claviers se fondent un peu trop dans le reste des titres, pas assez mis en avant comme c'était avec les précédents albums, même si c'était un peu pompeux dans l'idée sur ceux de Children Of Bodom voire Kalmah, et c'est bien dommage.
Alors, bien évidemment, les amateurs de mélodeath stéréotypé vont aimer, mais qu'un groupe aussi prometteur que Tracedawn en arrive là, c'est bien décevant, et malgré le départ du chanteur, on le sait, les Finlandais aurait pu faire beaucoup mieux.
Donc pour résumer tout ça, un chant clair qui n'arrive même pas à faire dresser l'échine, un chant death assez efficace mais pas vraiment convaincant, des éléments hybrides dans l'ensemble très agaçants, on peut dire que ce sont les trois points à vraiment retravailler pour Tracedawn car pour ce qui au niveau instrumentation, ça peut encore aller même si ce n'est pas exceptionnel.
Bilan: "Lizard Dusk" n'apporte rien de nouveau, rien tout court à vrai dire, aucune mélodie mémorable comme arrive à le faire Soilwork, juste 9 titres dont on a rapidement fait le tour, un Cd qui se fera vite oublier sauf peut être se réécouter "You're Fired!" ou peut être "Taught My Eyes to Lie" (ce dernier ayant un refrain tout juste entraînant) lorsqu'on s'ennuie vraiment, on peut attendre beaucoup plus pour la suite, car même si le groupe a essayé de chercher de l'originalité, il faut l'avouer, la maîtrise n'a vraiment pas été au rendez-vous.
Béon. 8/20
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