jeudi 23 août 2012

Natremia : Erasing

La musique de Natremia s'écoute avec les tripes...


La scène métal bordelaise s'est bien fait connaitre sur la scène internationale ces dernières années avec ses eux groupes phares Otargos et Gorod. Actuellement, quelques combos arrivent à se faire plus connaitre, comme Demented, Bemskiant ou encore WithDrawn. Mais cette scène est loin d’être limitée, et c'est ce que nous prouve Natremia, petit quatuor fondé aux alentours de 2006, et débutant deux ans plus tard avec sa première démo, "Suffering and Desire", mais subissant le départ de Midgard au chant.

Voilà qu'en plus de ses nombreuses prestations diaboliques, souvent fructueuses et tout simplement bluffantes, Natremia nous sort son premier MCD fin d'année 2011.
Enregistré avec l'aide de Matthieu de Gorod et présentant un artwork plutôt macabre, les quatre Blackeux aux visages peints version "True Norwegian Black Metal" nous fournissent un Black Métal simple mais extrêmement violent et efficace.

Dans "Erasing", le coté mélodique que certains avaient pu noter dans la précédente démo a été délaissé, le groupe se focalisant plus sur un mélange entre Black traditionnel, Black Brutal bien influencé par leurs voisins d'Otargos et Black/Death façon Svart Crown ou Archgoat, fournissant ainsi un style déjà un peu plus particulier mais surtout terriblement intense!!

Le chant, assuré à présent par les deux guitaristes se révèle dés l'ouverture de "Odour of Redemption" brutal, plus accrocheur qu'avant, tantôt sombre et gras tantôt écorché et déchiré, accompagné de quelques puissants chœurs, mais ce titre court sert finalement plus à nous mettre dans l'ambiance et nous en envoyer plein la tronche dés le début...

Mais même si l'aspect mélodique est donc moins présent, les riffs eux, restent rythmés et efficaces, et justement assez mélodiques à certains moments, comme dans "Reject Hypocrisy", faisant parfois penser à ceux du groupe russe Gmork, comme le chant d'ailleurs, mais tout en restants violents à point et rapides, et malgré une certaine linéarité entre les titres, surtout dans les trois premiers, ils restent un puissant atout du Métal extrême de Natremia, sans noter les solos vertigineux qui sont également apportés comme dans "Possessed by Brutality".

Ce sont notamment des souches Black Atmosphérique et Symphonique que l'on retrouve, comme dans "Desolation", où se place un passage mélangeant guitare acoustique et fond sonore orchestral très planant et lugubre, plutôt bien marié avec de légers chœurs féminins.
De plus, c'est une batterie surpuissante à laquelle nous avons affaire ici, rapide et brutale, aux blasts dévastateurs et à la double-pédale sur-vitaminée, batterie souvent mise en avant au début des titres, la plupart commençants avec de la cymbale.

Et l'aspect répétitif que l'on aurait pu croire être un gros défaut s'oublie finalement bien vite, on peut dire que Natremia s'impose avec ce second essai, car ce groupe visiblement plein de ressources nous fournit un Black/Death bien brutal, mais gardant un certain charme qui risque de ne pas déplaire aux vrais amateurs de ce type de musique.
De plus, le groupe innove davantage en apportant une instrumentation au son bien spécial reconnaissable dès la première seconde, le démarquant des productions Black bateaux ou encore des groupes à la production bien trop lisse, si il y a une chose que Natremia ne doit absolument pas changer c'est bien celle-ci, car c'est ce qui risque de faire la différence dans le futur, avec le flot de nouveaux albums sortants chaque jour.

Émergeant de l'underground sans pour autant rentrer dans le moule, "Erasing", ce premier MCD de cinq titres accompagné d'ailleurs du premier clip du groupe pour la chanson "Misery" (visible ci-dessous) marque le début d'un futur prometteur pour Natremia, qui nous offre là 20 minutes (évidemment trop courtes) alternant entre le Black/Death et le Black Brutal et violent, à confier à toutes les mains amatrices de musique vraiment extrême et sombre, qui secoue les tripes.
Comme quoi la scène bordelaise cache encore de nombreuses perles...

Béon. 16/20


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