lundi 12 décembre 2011

Elizium : Relief by the Sun

Asseyez-vous sous l'arbre aux reflets et laissez Elizium vous conter son histoire...




C'est en 1991, 20 ans tout ronds qu’Elizium, projet dark/gothique métal est fondé au plus profond des Pays-Bas. Certains bons groupes tels Carach AngrenEpicaWithin Temptation ou Legion Of The Damned nous viennent de ce pays mais pas tant que ça comparé à la quantité de formations émergeant de Scandinavie (la Suède par exemple, avec de nombreux groupes de Death, Mélodique ou pas). 
Et pourtant, Elizium est LE groupe qui peut prouver le contraire, qu’il peut devenir à la hauteur des grands Pestilence ouAfter Forever en tant que représentant de son pays, ou égalant autres Katatonia ou Type O Negative en tant que puissant héritier du monde Doom/Gothique, mais seulement si on se donne la peine de le faire connaître, chance qu'Elizium n'a pas connuz avec sa cassette en 1997, sa première démo en 2003 ou encore son premier album studio en 2006, réédition de la démo avec quelques titres en plus. 
Après 5 longues années d'attente interminable, voilà que ces Hollandais refont surface alors qu'un les croyait disparus à jamais, nous offrant "Relief by the Sun", le meilleur opus de leur longue mais pauvre carrière. 

A première vue, la pochette nous parait aussi mystique et mystérieuse que belle, mais ce cover est en réalité un regroupement de contrastes si l'on se penche dessus: le coté glauque et morbide(pour tout bon groupe de doom, je citerais par exemple My Dying Bride avec "For Lies I Sire") de ce cadavre suspendu à cet arbre rayonnant de vie et de couleurs, reflétant le soleil chaud qu'on ne voit malheureusement pas (contraste donc avec le corps froid et sans vie). 
Ensuite, on se rend compte que cet arbre est tout de même un saule-pleureur, signe de désespoir et de tristesse, il est le total contraire de ces deux amoureux qui s'embrassent, joyeux et insouciants. 
Enfin bref, je ne parlerai pas de l'étrange chapelle ou du mauvais temps arrivant, j'en ferais un roman. 
Tout ça pour dire donc que tant de choses sont racontées dans cette simple pochette, résumant parfaitement l'univers dans lequel nous allons entrer. 

Pour commencer, la chose la plus marquante dans la musique d'Elizium est la voix, grave et caverneuse sans être vraiment rêche et guturale. 
On sent la passion et le désespoir que Peter Berends arrive à faire ressentir en jouant avec les intonations. 
Certains passages de "War in Heaven" nous feraientt presque pleurer, mais ce fabuleux chanteur souvent accompagné par Peter Röge qui lui a une voix violente, grasse et bourrine, tendances death (dans "Rotten" par exemple). 
On sent également qu'Elizium n'aime pas beaucoup les longues intros (nous en avons eu la preuve dans le passé avec "Moonlit Haze" où le chant débute à la première seconde), seuls "War in Heaven" et "Die Alone" ont 45 secondes respectables d'introduction avant que le chant ne se manifeste. 
Malgré certains passages assez violents ("Temple of War", "Nevermore"), le chant arrive à repartir en mélodies, nous rendormant après de vifs réveils. 

La deuxième chose la plus marquante dans la musique d'Elizium, ce sont les claviers: limite omniprésents, ils sont étranges à certains moments, sonnant des fois comme un orgue, ou à d'autres moments comme un simple piano ("DieAlone"). 
Ils rajoutent une mélodie incomparable à la musique, déjà bien accompagnée par cet orchestre de violons, beaucoup plus présent que dans "Angel of Mistrust", rajoutant une touche plutôt épique, mélancolique ("Violent Flower") mais aussi entraînante ("Raven"), l'intro de "A Tragic End" est certes courte, mais efficacement mélancolique, par exemple. 

En plus d'un chant hors du commun, Elizium se paye les meilleurs musiciens du monde du métal (ou presque!) avec une batterie on ne peut plus puissante, des riffs mélodieux et acérés et une basse on ne peut plus doom, Michel Van Beekum n'a rien à envier à certains Chris Djuricic ou Leif Edling . 
L'utilisation de choeurs est, quant à elle, modérée, sans être pauvre, seulement pour quelques refrains ou de courts passages, ce qui n'est pas très important, les chansons étant déjà très riches et techniquement belles. Dans certains titre comme "Temple of War" sont présentes des voix comme parlées à la radio, rajoutant une petite touche indus' et on est presque sous le choc en entendant le début de "Relief by the Sun", ne sachant plus si l'on doit parler de bon dark-gothic metal ou d'électro gothique, chose finalement pas si désagréable que ça, on se rend compte qu'Elizium a voulu rajouter du piquant à sa musique et on peut dire que c'est plutôt pas mal. 
La reprise de "Nemesis" en acoustique est vraiment parfaite, la guitare sèche sublimement jouée reproduisant très bien les passages entraînants du refrain de la version originale, quant à la voix fascinante, ce titre fait bien ressortir le jeux des intonations que Mr.Berends se plait à faire, sa mélancolie lancinante étant une fois de plus de mise. 
Tous les autres titres de l'album sont aussi sublimes les uns que les autres, chacun ayant son originalité, mais tout aussi variés, et finalement géniaux. 

Pour finir, Elizium nous offre un clip (vidéo ci-dessous, en espérant qu'elle marche!!) du magnifique "Violent Flower". 
Contrairement à leur précédent clip de "Land of Scars", le groupe n'est pas présent, seulement des images morbides et gores, tout étant relatif au sang, on a un certain haut-le-coeur au passage où des vers/asticots sont au premier plan. 
A la fin, on est sur le "cul", ayant presque vu un film d'horreur. Elizium nous "achève" avec ce clip finalement pas si terrible pour tout bon amateur de gore. 

Je donne donc un 19 à cet album, justifiable étant donné que je n'ai trouvé aucun point faible dans cet album, mais cet album n'est pas parfait tout de même, étant un fan incontournable depuis bientôt deux ans, cet album est pour moi une révélation. 
Quant à vous qui lisez ma chronique, je vous conseille grandement "Relief by the Sun", album qu'il fallait à Elizium pour se faire un nom, album que tout bon amateur de bon gothic/doom appréciera peut-être autant que moi, car c'est rare de trouver de si bons albums et groupes de nos jours. 

Béon. 
19/20



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