mardi 7 février 2012

Kadavrik : N.O.A.H.

L'album qui prouve que les Allemands figurent bel et bien parmi les maîtres...



Kadavrik, projet Black/Death Mélodique fut fondé en 2003 par cinq allemands dans les confins de la Rhénanie du Nord. 
Le combo sorti alors trois albums ainsi qu'un démo qui passèrent inaperçus en Europe sauf en Allemagne où le groupe commença quelque peu à se produire sur scène. 
Mais c'est lors de la sortie de "Bioluminescence" en l'année 2011, projet original puisque l'idée était de faire un remake des deux précédents opus en les remettants un peu à l'ordre du jour, que Kadavrik commença à vraiment gagner en popularité, et très peu de temps après, le groupe se mit à l'enregistrement d'un nouvel album, "N.O.A.H" qui sortit finalement en ce début 2012, histoire de nous faire sortir le nez de la neige et du froid... 

Déjà, le groupe nous présente une superbe pochette, dotée d'un dessin très futuriste, mélangeant science-fiction avec ces vaisseaux spatiaux en feu et fin du monde avec ces paysages désolés puisque le court titre de l'album, "N.O.A.H", en dit long sur ce que le groupe a voulu représenter : 2012, l'année soi-disant de la fin du monde, or, "N.O.A.H" signifie tout simplement l'arche de Noé... je vous laisse donc faire le rapprochement, mais tout ça pour dire que le groupe nous en met plein la vue dès le début, chose confirmée par le booklet et la musique... 

L'album commence très brutalement avec "Legacy", et on retrouve de suite toutes les ambiances dont le groupe ne s'est pas défait, du chant black absolument déchiré, et qui plus est ravageur, et du chant death sombrement growlé, le chanteur Niklas Preach alternant donc parfaitement ces deux types de chant, renforcé par des riffs ultra-techniques, mélodiques et rapides ainsi que des soli longs mais travaillés et une batterie violente et cadencée. 

Le groupe a également décidé de nous apporter un peu d'originalité en plaçant un chant clair efficace (chanté gracieusement par le bassiste du combo Harasai) dans le titre "High Rollin'" ainsi qu'une belle utilisation de choeurs, clamés hauts et forts un peu à la manière de la musique viking d'où Kadavrik puise ses principales influences, rendant l'atmosphère "folk" et catchy malgré les passages très brutaux que l'on peut avoir, avec ce chant death brutal et cette batterie rapide, proches des passages que l'on retrouve parfois dans la musique "Deathcore" sans bien sûr user sur ces influences là. 

En plus de ça, les claviers sulfureux, apportent une touche mélodique très appréciable mais malgrès tout très sombre, comme dans "Between Ecstasy and Lethargy" avec en plus un orchestre symphonique samplé rappelant celui de Graveworm rendant la musique soit plus atmosphérique comme dans "Marae" , interlude servant de transition entre les titres plutôt violents ou plus entraînants, soit épique comme dans "Rubgeschwärzt" ou "Die Flut Sind Wir". 

Chose plus appréciable encore, c'est de voir comment le groupe a su ajouter de l'originalité à sa musique en y apportant des petites touches électroniques ("High Rollin'") et des voix déformées rappelant bien le thème de l'album, mais avant tout, les Allemands ont su ne pas renier leurs origines, présentant quand même quatre titres entièrement chantés en allemand dans la "deuxième partie" de l'album, va t'on dire juste après "Marae". 
Le groupe n'a pas lésiné sur l'instrumentation, chose prouvée dans le dernier titre "Tragödie", finissant l'album en beauté avec l'orchestre sombre et glaçant à la fin. 

Kadavrik a donc enfin réussi a exploiter tout son potentiel, en le mettant bien évidemment à profit, nous présentant un album mature et efficace avec une musique épique, mélodique, entraînante, sombre, violente et accrocheuse.

Béon. 17/20



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