mardi 15 mai 2012

Taranis : Kingdom

Original, varié et agréable, voilà enfin un album qui sort réellement de l'ordinaire


Taranis, projet Black Métal Mélodique fut fondé il y a 13 ans par Attila Bakos dans les confins de la Hongrie. Rejoins de près par Erik Halmosi afin d'assurer le chant black, le duo fini par sortir sa première démo à peine un an après la formation du groupe, "In Days of Yore". Malheureusement, le groupe se sépara juste après la sortie de celle-ci et disparu de la circulation, plongeant dans l'oubli avec cette démo, passant inaperçue. 

C'est alors qu'Attila Bakos reprend en main ce projet au début de 2011, enregistrant ainsi 4 titres qu'il avait préparé il y a de ça 11 ans, juste avant la séparation du groupe. Ainsi, voilà "Kingdom" en de début 2012, un album long de 40 minutes et présentant 4 titres plutôt longs, auto-produits et disponibles en dur en édition limitée et en téléchargement via le Bandcamp. 

L'artwork, dessiné par Gyula Havancsák de "Hjules Designs", (Hour Of PenanceTyrSvartsot), présentant un château fortifié sombre et moyen-ageux fait plutôt bien ressortir le coté épique de la musique à laquelle nous allons avoir affaire. 

Il est vrai que nous avons là une musique plutôt spéciale, mélangeant de nombreux styles, pour un résultat surprenant et un métal vraiment agréable à l'écoute, faisant s'envoler l'auditeur dans des univers lointains...Car si "In Days of Yore" avait présenté un Black Métal épique et mélodique à point, ponctué par un chant clair assez indistinct, "Kingdom" en est la continuité mais en bien plus abouti. 

Pour commencer, le chant clair: il est plutôt rare d'en parler dans le registre Black Métal car peu de groupes l'intègrent réellement à leur musique, à part peut-être Thurisaz et quelques autres formations mais souvent celui-ci est placé en fond ou n'est pas vraiment mélodieux. Cependant chez Taranis, nous avons bien affaire à du chant clair mélodieux et omniprésent, mélodieux sans aller jusqu'à en être mielleux, mais qui n'est en aucun cas gênant, faisant entièrement partie de la musique et s'intégrant très facilement. Parfois superposé au chant black ("Dominion"), on peut avoir une certaine impression de "hauteur". Le résultat est planant. 

Le chant black est bien crié et légèrement synthétique, on peut parfois ressentir des petites poussées death dans les growls plus gras, mais il reste très agréable et violent, comme dans le début de "Glory". Comme le chant clair, il peut être entraînant sans être trop rapide, ce qui offre une musique malgré tout plus calme, intensifiant cet effet de longueur des titres, le hongrois arrive donc parfaitement à mélanger ces deux types de chant, soit en les alternant clairement sans coupures trop brutales, soit en les superposant haut la main sans donner une impression de fouillis. 

En plus de ça, ce sont des claviers sulfureux et sublimes que nous offre Attila, donnant ainsi cette dimension épique et symphonique avec des relents presque dramatiques, tantôt mélodiques tantôt digne des Autrichiens deSummoning, avec des versions piano et orgues absolument renversantes ainsi que certaines sonorités celtiques dans un "Origin" grandiose, harmonieux et parfois acoustique. Nous avons également droit à certains effets sonores tels le grondement du tonnerre ou le tintement des cloches dans "Glory". 

"Kingdom" se présente donc comme l'album qu'il fallait à Taranis, enfin, à Attila Bakos pour gagner une popularité qu'il avait perdue rapidement. Le potentiel que présentait la première démo a su être exploité et mis à bon escient afin de nous fournir un Black Epique et Mélodique d’excellente qualité, un album à ne pas rater pour tout les amateurs de musique sortant un peu de l'ordinaire, une magnifique révélation venue de Hongrie. 

Béon. 18/20


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