mardi 5 juin 2012

Astral Monolith : Astral Monolith

Lorsque deux monstres s’associent…


A première vue, "Astral Monolith" est le premier album éponyme d'un duo de Black Métal, un de plus dans le flot incessant de groupes et de projets solos fleurissants actuellement. 

Mais derrière cette magnifique pochette et ces 10 titres offerts, ce sont bien plus que deux hommes attelés à leurs claviers et leurs tables de mixages, ces deux hommes se sont Eija Risen et B.M. 
Ce dernier est un artiste de la scène montante russe connu pour ces deux projets Annorkoth et A Light In The Dark, quant à Eija, lui est bien moins populaire que le russe, mais a pourtant un sacré paquet de projets sur les bras: Mealann (avec lequel il a déjà eu l'occasion de s'associer avec Annorkoth pour un split en 2011), Cold Womb Descent, Risen v0id, Dead Girl Radiation, Distorted Perception. 

Malgré la richesse et la variété de cela, le polonais aura tout de même pu montrer que ses orientations musicales penchaient vers l'Ambient froid, spatial et planant, proche de Deep-Pression voire Darkspace, tandis que le russe aura préféré se pencher vers un Black Métal plus dépressif et profond, proche de Coldnight, Woods Of Desolationou encore influencé par Drudkh, créant même son propre "style" comme a pu le montrer le dernier A Light In The Dark

Ainsi, ces deux "hommes à tout faire" du Black Métal ont enfin pu nous présenter un réel condensé de toutes leurs idées, mais "Astral Monolith", c'est un peu comme si le meilleur de chacun de leurs projets avait été sélectionné avec soin pour ne former plus qu'un, et aboutir à un album fort surprenant... 

Car même si B.M. n'a uniquement joué que de la guitare et de la batterie et même si Eija s'est permis de faire tout le reste, il n'en reste pas moins que, dès les premières notes, on reconnait l'éternelle marque de fabrique Annorkothienne, ce son si spécial et ce type de production si marquante. 

Mais ici, pas question d'atmosphères léthargiques et des bulles cosmiques de Cold Womb Descent ni des agréables mélodies de A Light In The Dark, non, ici c'est un Black dépressif astral et lancinant auquel nous avons droit, avec un chant non pas grave et profond comme celui de Annorkoth, mais plutôt bien mis en avant et très distinct, plaintif et déchiré, lugubre et torturé, et assez rapide, ayant une forte tendance aux hurlements, assez originaux puisqu'ils se rapprochent même d'une espèce de cri de loup, comme dans le début de " Disposal of the Dead Flesh". 

De plus, le polonais explore encore plus ces techniques vocales en nous offrant une grand nouveauté qui sera soit le gros point faible d'Astral Monolith, soit son point fort en terme d'originalité: un chant clair, peu présent, mais largement suffisant, pas vraiment du même type de ce que l'on peut entendre chez Thurisaz par exemple, mais très planant, grave et calme, et malgré tout un peu maladroit, on sent bien qu'il n'est pas encore totalement maîtrisé pour que l'on accroche réellement, mais ça n'est bien sûr qu'un début et on espère qu'Eija saura se perfectionner. 

On notera aussi beaucoup plus de bruitages et d'effets, des voix d'hommes et de femmes, des rires d'enfants et des bruits plus étranges en fond, ainsi que de nombreux vibratos dans les nappes de claviers, malgré certains passages au piano comme dans "When Silence Becomes a Nurture" qui se voit être un titre relativement mélodique. 

La plupart des titres sont instrumentaux (seulement quatre contiennent du chant), le mélange des ambiances se fait aisément, puisque les deux artistes réussissent à placer un "space métal" froid et lugubre comme dans "Jovrney Throvgh the Dvst", accompagné d'une instrumentation Black Métal très mélancolique, parfois même violente comme dans "Black vΩid Nihilvm", aux guitares efficaces et à la batterie lancinante, ici aussi il est dur de discerner un réel style, ou alors on pourrait parler de "space black dépressif", où froideur, dépression et souffrance ne font qu'un, d'ailleurs les thèmes des chansons le font bien remarquer... 

Dans l'ensemble, on peut dire que les dix titres de ce premier jet sont assez convaincants, voire même très prenants et marquants, vous êtes blasés par toutes ces nouvelles sorties de 2012, vous trouvez Vinterriket etAlrakis pas assez originaux mais pourtant le dernier Wolves In The Throne Room ne vous a pas assez comblé, et bien "Astral Monolith" est fait pour vous, un album pas forcément sensationnel mais qui laissera une bonne trace dans l'univers du Black Métal... 

Béon. 16/20


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