Avec "Spellbound", le suisse arrive à repousser encore plus loin les limites de sa musique...
Fondé il n'y a seulement que 4 ans, Adrian Von Ziegler est le projet solo du suisse Adrian Von Ziegler, ça, vous l'aurez deviné.
Or depuis, il ne cesse les enregistrements et la production d'albums très variés, dans un style Atmosphérique/Gothique/Celtique tout aussi sombre que jouissif. Et c'est donc seulement un mois après la sortie de "Mortualia" que le bonhomme et son clavier nous sort encore un album en ce début 2012, "Spellbound". Deux albums en si peu de temps, cela peut paraître dérisoire, soit il manque d'argent, soit les titres ont été enregistrés à l'avance depuis bien longtemps, enfin, même un groupe de Black Métal (style bien connu pour avoir certains groupes qui arrivent à enchaîner les productions et les splits en peu de temps) ne peut pas autant rapprocher deux opus.
A première vue, il offre un artwork toujours aussi traditionnel de sa fidèle dessinatrice Carina Grimm, avec évidemment cette éternelle présence féminine (bon, excepté "Wanderer" et "Achross Acheron"), ici ce n’est plus une belle gothique qui se ballade sur la plage ou qui passe sous un porche, c’est Dame Nature en personne, c’est à dire une source d’où "naît" une femme (enfin, de l'eau formant une femme) tenant une épée au milieu de la forêt, déjà, on peut retrouver dans cet artwork de nombreuses influences de légendes celtiques ou autre contes...
A présent parlons de ce qui nous préoccupe le plus, la musique. Adrian Von Ziegler est un one man band actuellement bien connu pour nous avoir offert en six productions (sans conter "Spellbound") des styles très variables, alternant entre musique lugubre et gothique (la majorité des opus) ou folk/celtique (surtout "Requiem") passant par de l'atmosphérique ("Wanderer").
Ainsi, on se demande à quoi l'on peut s'attendre avec cette dernière offrande, si rapprochée de "Mortualia". Mais c'est finalement une sacrée claque que l'on reçoit, alors que même si on va vite le voir, l'album reste dans la continuité même des précédentes productions, mais avec quelque chose de différent tout de même, qui fait probablement mettre Adrian un pas de plus en avant.
Ainsi, dès le début avec "Carpe Diem", on retrouve tout de suite ce Métal Symphonique/Gothique très entraînant accompagné d'une légère flûte celtique, puis de bruitages de navires et d'océan. Mais justement, cette touche celtique se voit bien plus présente que dans les autres opus, puisque l'on retrouvera ces instruments telle la flûte dans presque tous les titres, on retrouve les ambiances festives et jouissives qu'avait apporté "Requiem" par exemple.
Mais malgré tout, c'est aussi une autre touche spéciale qu'a apporté le suisse ici : dans le titre "Sagans Sten", on peut entendre une voix monstrueusement lugubre, qui fait froid dans le dos, légèrement hurlée vers 1:10, cela est probablement une représentation de l'esprit de la forêt, puisque littéralement, "Sagans Sten" signifie "conte de la pierre" en suédois... Tandis que ce sont des sonorités et influences celtiques et folkloriques que l'on retrouve dans la plupart des titres, mixant allègrement le tambourin et les différents types de flûtes ainsi que les chœurs et autre clameurs comme dans "Myth", nous avons tout aussi droit à une influence orientale dans "Sleeping Sabre", avec cette espèce de mandoline, un titre relativement court mais très fantaisiste qui fait sortir de l'ordinaire, une simple "pause" dans l'album pour s'envoler au fin fond de l’Orient…
Mais malgré ces nombreuses originalités (et il y en a d’autres, mais il est inutile d’en faire la liste complète), c’est le même type d’idées et d’ambiances que l’on retrouve finalement dans la plus grande partie de l’album quand même long de 63 minutes, c’est à dire un Métal Néoclassique aux sonorités folkloriques et celtiques.
Car en ce qui est d’instruments métal telles la batterie ou la guitare, c’est tout aussi maitrisé: des riffs efficaces et simples, mais relativement entrainants, bien mariés à la sauce folk apportée par les flûtes et autres, nous avons même droit à des riffs sonnants purement Folk Métal à la Turisas ou autre dans "Troddnikl", tandis que c'est une guitare acoustique peu présente, mais tellement discrète qu'elle rend l'atmosphère encore plus à la fois sombre et planante, comme dans "Kings of Yore".
Quand à la batterie, elle se voit tout aussi simple, souvent délaissée pour le tambourin, mais lorsqu'elle est là, accompagnée de la guitare et même des flûtes, il faut dire qu'elle en envoie assez pour donner du bon tempo aux musiques, les rendant très entraînantes et pleines de vie. Nous avons aussi droit à l'éternel clavier, joué soit façon piano gothique dans la plupart des titres où il est présent, soit façon orgue dans "The Summoning" qui se voit être un titre plutôt "grandiloquent".
Car de plus, ce sont des éléments symphoniques samplés que l'on retrouve dans ce titre et certains titres tels "Legend" et "Kings of Yore". De ce fait, ces éléments en plus de donner une ambiance gothique et mélancolique, donnent une dimension plutôt chevaleresque et épique à la musique, un titre qui en est le parfait exemple est surement "Behind the Stars", qui présente les deux facettes: à la fois gothique avec des passages très sombres et épiques, avec l'apport de claviers sulfureux et magistraux, qui donc mis bout à bout avec les apports symphoniques, apportent la dimension épique.
Ainsi c'est un album très riche et ambiancé que nous avons là, un condensé parfait de tout ce qu'est capable de faire Adrian Von Ziegler, à la fois froid et sombre et entraînant, avec une disposition de titres très homogènes puisqu'ils sont presque tous différents mais riches, ainsi c'est une véritable déferlante d'ambiances changeantes que nous avons 17 fois, peut-être trop même, voilà probablement un des meilleurs albums qu'ait pu réaliser le suisse jusqu'à maintenant, celui-ci prouve donc qu'il rattrape allègrement toutes les légendes de Métal Gothique et Atmosphérique tels Nox Arcana ou Dark Sanctuary.
Adrian Von Ziegler est donc l'un des one man band les plus prometteurs actuellement, à suivre donc de très près, en espérant encore plus pour la suite, avec peut-être de futurs albums dépassant "Spellbound", ce qui pourrait être tout à fait possible vu ce que cet artiste est capable de faire...
Béon. 18/20
Or depuis, il ne cesse les enregistrements et la production d'albums très variés, dans un style Atmosphérique/Gothique/Celtique tout aussi sombre que jouissif. Et c'est donc seulement un mois après la sortie de "Mortualia" que le bonhomme et son clavier nous sort encore un album en ce début 2012, "Spellbound". Deux albums en si peu de temps, cela peut paraître dérisoire, soit il manque d'argent, soit les titres ont été enregistrés à l'avance depuis bien longtemps, enfin, même un groupe de Black Métal (style bien connu pour avoir certains groupes qui arrivent à enchaîner les productions et les splits en peu de temps) ne peut pas autant rapprocher deux opus.
A première vue, il offre un artwork toujours aussi traditionnel de sa fidèle dessinatrice Carina Grimm, avec évidemment cette éternelle présence féminine (bon, excepté "Wanderer" et "Achross Acheron"), ici ce n’est plus une belle gothique qui se ballade sur la plage ou qui passe sous un porche, c’est Dame Nature en personne, c’est à dire une source d’où "naît" une femme (enfin, de l'eau formant une femme) tenant une épée au milieu de la forêt, déjà, on peut retrouver dans cet artwork de nombreuses influences de légendes celtiques ou autre contes...
A présent parlons de ce qui nous préoccupe le plus, la musique. Adrian Von Ziegler est un one man band actuellement bien connu pour nous avoir offert en six productions (sans conter "Spellbound") des styles très variables, alternant entre musique lugubre et gothique (la majorité des opus) ou folk/celtique (surtout "Requiem") passant par de l'atmosphérique ("Wanderer").
Ainsi, on se demande à quoi l'on peut s'attendre avec cette dernière offrande, si rapprochée de "Mortualia". Mais c'est finalement une sacrée claque que l'on reçoit, alors que même si on va vite le voir, l'album reste dans la continuité même des précédentes productions, mais avec quelque chose de différent tout de même, qui fait probablement mettre Adrian un pas de plus en avant.
Ainsi, dès le début avec "Carpe Diem", on retrouve tout de suite ce Métal Symphonique/Gothique très entraînant accompagné d'une légère flûte celtique, puis de bruitages de navires et d'océan. Mais justement, cette touche celtique se voit bien plus présente que dans les autres opus, puisque l'on retrouvera ces instruments telle la flûte dans presque tous les titres, on retrouve les ambiances festives et jouissives qu'avait apporté "Requiem" par exemple.
Mais malgré tout, c'est aussi une autre touche spéciale qu'a apporté le suisse ici : dans le titre "Sagans Sten", on peut entendre une voix monstrueusement lugubre, qui fait froid dans le dos, légèrement hurlée vers 1:10, cela est probablement une représentation de l'esprit de la forêt, puisque littéralement, "Sagans Sten" signifie "conte de la pierre" en suédois... Tandis que ce sont des sonorités et influences celtiques et folkloriques que l'on retrouve dans la plupart des titres, mixant allègrement le tambourin et les différents types de flûtes ainsi que les chœurs et autre clameurs comme dans "Myth", nous avons tout aussi droit à une influence orientale dans "Sleeping Sabre", avec cette espèce de mandoline, un titre relativement court mais très fantaisiste qui fait sortir de l'ordinaire, une simple "pause" dans l'album pour s'envoler au fin fond de l’Orient…
Mais malgré ces nombreuses originalités (et il y en a d’autres, mais il est inutile d’en faire la liste complète), c’est le même type d’idées et d’ambiances que l’on retrouve finalement dans la plus grande partie de l’album quand même long de 63 minutes, c’est à dire un Métal Néoclassique aux sonorités folkloriques et celtiques.
Car en ce qui est d’instruments métal telles la batterie ou la guitare, c’est tout aussi maitrisé: des riffs efficaces et simples, mais relativement entrainants, bien mariés à la sauce folk apportée par les flûtes et autres, nous avons même droit à des riffs sonnants purement Folk Métal à la Turisas ou autre dans "Troddnikl", tandis que c'est une guitare acoustique peu présente, mais tellement discrète qu'elle rend l'atmosphère encore plus à la fois sombre et planante, comme dans "Kings of Yore".
Quand à la batterie, elle se voit tout aussi simple, souvent délaissée pour le tambourin, mais lorsqu'elle est là, accompagnée de la guitare et même des flûtes, il faut dire qu'elle en envoie assez pour donner du bon tempo aux musiques, les rendant très entraînantes et pleines de vie. Nous avons aussi droit à l'éternel clavier, joué soit façon piano gothique dans la plupart des titres où il est présent, soit façon orgue dans "The Summoning" qui se voit être un titre plutôt "grandiloquent".
Car de plus, ce sont des éléments symphoniques samplés que l'on retrouve dans ce titre et certains titres tels "Legend" et "Kings of Yore". De ce fait, ces éléments en plus de donner une ambiance gothique et mélancolique, donnent une dimension plutôt chevaleresque et épique à la musique, un titre qui en est le parfait exemple est surement "Behind the Stars", qui présente les deux facettes: à la fois gothique avec des passages très sombres et épiques, avec l'apport de claviers sulfureux et magistraux, qui donc mis bout à bout avec les apports symphoniques, apportent la dimension épique.
Ainsi c'est un album très riche et ambiancé que nous avons là, un condensé parfait de tout ce qu'est capable de faire Adrian Von Ziegler, à la fois froid et sombre et entraînant, avec une disposition de titres très homogènes puisqu'ils sont presque tous différents mais riches, ainsi c'est une véritable déferlante d'ambiances changeantes que nous avons 17 fois, peut-être trop même, voilà probablement un des meilleurs albums qu'ait pu réaliser le suisse jusqu'à maintenant, celui-ci prouve donc qu'il rattrape allègrement toutes les légendes de Métal Gothique et Atmosphérique tels Nox Arcana ou Dark Sanctuary.
Adrian Von Ziegler est donc l'un des one man band les plus prometteurs actuellement, à suivre donc de très près, en espérant encore plus pour la suite, avec peut-être de futurs albums dépassant "Spellbound", ce qui pourrait être tout à fait possible vu ce que cet artiste est capable de faire...
Béon. 18/20
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