samedi 28 juillet 2012

Eudaimonia: Hymn to the Dying World

Un opus réellement abouti et travaillé au potentiel extraordinaire...


Inconnu. Oui, ce mot conviendrait parfaitement à Eudaimonia, one-man band fondé il y a 5 ans au plus profond du Danemark. 
Car malgré déjà trois productions assez convaincantes et prometteuses, impossible pour Mathias de rejoindre des rangs de haute popularité. Ainsi, "Hymn to the Dying World", son nouvel effort entièrement auto-produit s'offre à nous en ce mois de juin 2012, et est peut-être l'album qui prouve que tout n'était pas réellement perdu, l'album qui démontre enfin que le travail et la persévérance du danois malgré ses longues années d'errance risque enfin de porter leurs fruits, car ce nouveau concept se trouve relativement... bluffant. 

Œuvrant entre un Black Atmosphérique instrumental et un Métal Ambient très mélancolique, le Danois ne tombe pas dans un trop plein de synthés, ni dans une production trop "raw", non, dans cet album, tous les titres offrent une ambiance à la hauteur de la qualité de son. 

Inspiré par Agalloch d'où ressort ce coté sombre de la musique, Alcest pour le coté plus Post-Metal voire les tendances shoegaze que l'on peut trouver dans les guitares ("In Mist Forgotten"), This White Mountain ou encore quelques uns tels Of The Wand & The MoonIsis ou encore Om pour le petit coté expérimental que l'on peut également entendre, l'artiste tire donc profit de ces nombreuses influences pour offrir une musique puissante et émotionnelle, un Dark Folk émouvant et tout en beauté. 

Malgré tout, c'est n'est pas l'instrumentation Black qui domine, et même si les deux premiers titres "Mountains of the Sky - Gaia Pt. I" et "Algiz Aflame" avec leurs agréables riffs mélodiques pourraient d’entrée faire croire que l'on va avoir affaire à un pur Black instrumental, c'est bien le coté Ambient qui prend le dessus dans la majorité des titres, malgré les quelques passages qui pointent leur nez de temps à autre. 

Ainsi est rajouté un original mélange de néo-folk acoustique, dû à la flute et au tambourin (sonorités ici faisant penser à certains titres de New Age amérindien) et de Dark Ambient, faisant de cette musique si prenante et innovante un style de Dark Folk. 
Accompagné souvent par de nombreux samples, que ce soit de vagues dans "A Song for the Sea and Her Seductive Waves - Gaia Pt. III", de chants d'oiseaux dans "Crepuscular Rays - Gaia Pt. II", de pluie fine et très discrète dans "Algiz Aflame" ainsi qu'une voix sombre parlée sur de somptueux claviers, puis légèrement criée, alors que dans "As the World Dresses in Shades of Autumn", c'est à une véritable averse accompagnée de grondements de tonnerre et de claviers cristallins que nous avons affaire. 

Outre leur grande présence, les effets synthés se voient très variables et originaux, peut-être un peu gênants au début de "A Song for the Sea and Her Seductive Waves - Gaia Pt. III" puisque le Danois joue sur la saturation des guitares amplifiées par ceux-ci, ce qui donne une forte sensation de grésillement, et c'est assurément le seul et unique bémol de cet album. 

Clôt par le titre "Swab Song" faisant office d'outro et uniquement composé d'une magnifique flute de pan, de guitare acoustique et ce qui semblerait être un accordéon en fond, ce titre nous laisse pensif et rêveur et ne donne qu'une seule envie: revenir au début de cet album qui sera passé très vite. 

Comme quoi, le Danois a eu bien raison de continuer sur sa lancée des premières démos, "Hymn to the Dying World" est un opus plus qu'abouti, c'est un véritable chef d’œuvre, Eudaimonia est donc un one-man band à vraiment surveiller. 

Béon. 18/20

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